Il est indéniable de reconnaître qu’internet a provoqué une véritable révolution dans notre monde, façonnant notre quotidien et rendant accessible l’information. Si l’évolution des technologies numériques a apporté de nombreux avantages en améliorant notre quotidien, elle a également transformé un fléau jadis restreint. Le cyberharcèlement est un néologisme qui fait référence à la volonté de nuire à une personne, parfois tout simplement se moquer d’elle sur internet.
Force est de constater que ce phénomène a pris une ampleur déconcertante avec la popularisation des réseaux sociaux, notamment auprès des jeunes et parfois des enfants.
Selon une étude menée par l’UNICEF, un jeune sur trois a déclaré avoir subi de l’harcèlement en ligne.
Qu’est-ce que le cyberharcèlement ? Quels sont ses effets sur les jeunes d’aujourd’hui et comment lutter contre ce fléau qui se répand de plus en plus auprès des mineurs ?
Dans cet article, nous allons tenter de décrypter les conséquences que peut avoir le cyber harcèlement sur les victimes ? Les types de délits commis et les solutions pouvant être mises en place pour encadrer la société et lutter contre le phénomène ?
Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Le cyberharcèlement est une pratique désignant le recours aux technologies numériques, notamment aux réseaux sociaux pour intimider ou harceler une personne de manière répétée. Avec internet, le harcèlement était réservé aux bancs de l’école ou dans la rue, aujourd’hui, il est pratiqué de manière publique en ligne.
Le harcèlement peut avoir plusieurs formes. Il peut se traduire à travers des messages intimidants, des vidéos, des images ou d’autres contenus numériques. De même, il peut se caractériser par la répétition et l’anonymat. En effet, le cyber harcèlement se caractérise par des actions répétées de la part d’auteurs souvent protégés derrière un écran. De plus, l’impact est amplifié car les contenus peuvent être partagés largement et rapidement, touchant un grand nombre de personnes.
Nous avons souvent tendance à penser que le cyber harcèlement se traduit simplement par des moqueries émises en anonymat pour déranger des personnes. Ce phénomène peut prendre des proportions désastreuses. Si des messages haines, ou menaçants sont proférés de manière répétée (ou non d’ailleurs), il peut s’agir d’un type de harcèlement puni par la loi. Ces messages peuvent concerner l’apparence physique, le genre, la race ou à l’encontre d’une personne. Ce type de harcèlement est retrouvé auprès des jeunes adolescents mais également auprès des adultes (collègues de travail, anciens amis, connaissances et parfois des inconnus).
D’autre part, les rumeurs et moqueries (notamment sur le physique) constituent un élément essentiel et sont considérés comme de l’harcèlement. La propagation de fausses informations sur les plateformes peuvent affecter la victime ou nuire à sa réputation.
Avec la démocratisation des réseaux sociaux, l’exploitation des images privées est devenue monnaie courante pour intimider ou ridiculiser la victime auprès d’un plus grand nombre de personnes.
En somme, le cyber harcèlement est aujourd’hui un véritable fléau qui touche aussi bien les jeunes que les adultes. Dans ce contexte, des solutions peuvent être mises en place à travers la sensibilisation et la communication.
Cyberharcèlement : des chiffres alarmants
Malgré les efforts déployés, le cyber harcèlement continue de sévir dans les entreprises, les écoles et les universités. Il constitue aujourd’hui une problématique gouvernementale et devra être encadré juridiquement. Heureusement, des solutions sont proposées pour assister les victimes et punir les coupables.
Pour vous donner un ordre d’idées de la gravité du phénomène, plus de 23 % des enfants entre 12 et 17 ans déclarent avoir subi de l’harcèlement en ligne. Environ 60 % des jeunes de 18 à 15 reconnaissent avoir vécu du cyberharcèlement. Le fléau se poursuit également dans la vie active avec plus de 40 % de taux de cyberharcèlement.
Avec l’essor des réseaux sociaux et l’augmentation du temps passé en ligne, notamment depuis la pandémie, les cas de cyberharcèlement ont connu une hausse significative. Les jeunes adultes, particulièrement actifs sur les plateformes numériques, sont parmi les plus exposés. Ces chiffres sont alarmants et indiquent la gravité d’un tel phénomène sociétal.
Cyberharcèlement : les femmes seraient plus exposées que les hommes ?
Force est de constater que le cyberharcèlement touche particulièrement les femmes. Ces dernières sont souvent plus ciblées de manière plus violente, sexuelle et insistante que les hommes. Pour vous donner un ordre d’idées, en France, près de 75 % des femmes de moins de 35 ans déclarent avoir été confrontées à des propos sexistes ou à du harcèlement sur internet.
De plus, selon une étude menée par l’ONU, le harcèlement en ligne est plus fréquent chez les femmes journalistes, les militantes, les influenceuses et les femmes politiques.
Les formes de cyberharcèlement les plus répandues auprès des femmes sont :
- Le cyberflashing : il consiste en l’envoi de photos ou de messages à caractère sexuel non sollicités
- Le doxxing : la publication des données personnelles de la victime
- La diffusion d’images intimes sans le consentement
- Des injures sexistes ou misogynes
- Des menaces de mort ou de vi*l
Si le cyberharcèlement est largement documenté auprès des femmes, les hommes peuvent également être touchés. Bien que les formes soient différentes, elles n’en demeurent pas moins violentes. En effet, les hommes sont souvent jugés sur leur apparence physique, leur orientation sexuelle, leurs opinions politiques ou leur identité.
Quelles sont les conséquences du cyberharcèlement ?
Les conséquences du cyberharcèlement sur les victimes sont alarmantes. Si certaines personnes peuvent obtenir gain de cause et passer outre un tel traumatisme, d’autres peuvent avoir des répercussions psychologiques et physiques préoccupantes.
Bien que ce soit effectué dans un environnement virtuel, le cyberharcèlement peut impacter la vie des victimes de plusieurs manières, notamment si cette dernière ne dispose pas des ressources et de l’appui nécessaire pour entamer une procédure judiciaire.
Parmi les conséquences psychologiques que peut entraîner le cyberharcèlement, on retrouve, une baisse de l’estime de soi, un stress constant, des états dépressifs, des troubles alimentaires et un repli sur soi. Dans ces cas plus graves, il peut résulter des pensées sui*idaires et parfois des tentatives de sui*ide.
Au fil des années, le traumatisme de l’harcèlement en ligne peut persister. La victime pourrait avoir du mal à se reconstruire, à s’isoler socialement et à développer une paranoïa sociale.
Cyberharcèlement : que dit la loi ?
Heureusement pour les victimes, le cyberharcèlement est aujourd’hui puni par la loi. En France, le coupable de harcèlement peut écoper jusqu’à 3 ans de prison et et entraîner 45 000 € d’amende avec des dommages et intérêts pour la victime.
Dans les pays en développement, les efforts sont déployés mais souvent très limités. Beaucoup de pays n’ont pas de législation clairement définie contre le cyberharcèlement. Le phénomène est souvent englobé dans des lois plus générales sur le harcèlement ou la cybercriminalité. De plus, avec les tabous sociaux, les victimes ne portent pas plainte par peur du jugement social, surtout dans les cas de cyberharcèlement sexuel.
Comment lutter contre le cyberharcèlement ?
Malgré des efforts pour encadrer le cyberharcèlement, des efforts doivent être déployés à l’échelle individuelle. En effet, l’éducation est la première barrière contre le cyberharcèlement. En intégrant des modules de sensibilisation, en sensibilisant parents et enseignants sur les ravages du harcèlement en ligne, le risque peut diminuer.
Il est également essentiel que les plateformes numériques mettent en place des solutions fiables pour contrer le cyberharcèlement. Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans la propagation du phénomène. En effet, en limitant l’accès aux données personnelles, en appliquant des sanctions rapides et en améliorant les outils de modération automatique et humaine, les choses peuvent s’améliorer.