Hackers

Hackers : quand le piratage devient éthique

Par Souhe Ben Taarit

Incompris, les hackers sont pour la culture populaire des geeks qui se servent de leurs compétences techniques pour nuire à autrui en accédant illégalement à un système informatique (site web, réseau social)

Souvent mal exploité, le terme désigne un pirate informatique dépourvu de morale et capable de s’introduire dans n’importe quel système informatique avec pour objectif de nuire à la réputation ou la carrière d’une tierce personne.

Dans la culture cinématographique, les hackers sont souvent représentés comme des anticonformistes, de véritables virtuoses des réseaux informatiques capables de créer une faille dans un système informatique. Dans cet article, nous allons revoir la véritable identité du hacker, son mode opératoire ainsi que les différences entre le white hat, le black hat.

Hacker informatique : définition 

Dans le jargon courant, un hacker est une personne maîtrisant toute l’architecture informatique d’une organisation. Si le terme est souvent mal compris, c’est souvent à cause de sa portée cybercriminelle. Or, un hacker peut bien avoir un objectif légal et bienveillant consistant à protéger le système informatique de son entreprise.

Le hacking peut avoir différentes portées, il peut être malveillant et criminel ou utilisé de manière éthique afin de protéger des personnes de toute tentative d’escroquerie numérique.

Cette activité est d’ailleurs réitifiée au moyen de chapeaux (blancs, noirs ou gris) permettant de classifier le hacker en fonction de son éthique et de ses compétences.

Le white hat : un hacker bienveillant

L’appellation white hat ou chapeau blanc désigne un expert en cybersécrurité œuvrant contre la cybercriminalité au sein d’une organisation. On parlera ici d’un hacker éthique utilisant le piratage informatique à des buts bienveillants et responsables et mettant en œuvre ses compétences à bon escient.

Un hacker bienveillant est autorisé à accéder à un système informatique dans le but de le protéger et d’empêcher toute tentative d’usurpation d’identité ou de vol de données.

À l’heure ou la sécurité informatique joue un rôle clé dans la protection des informations des entreprises, celles-ci, ont déployé des moyens colossaux pour assurer leur arrière et protéger leurs données. Les hackers bienveillants interviennent alors pour mettre au point des protocoles visant à prévenir les risques d’attaques sur leur réseau.

Jouant un rôle parfois plus important que l’ingénieur informatique, le white hat est chargé de s’occuper des cas d’escroqueries numériques extrêmes. Il assure une veille permanente et se doit d’être à jour des stratégies des pirates malveillants afin de protéger son entreprise. Sa feuille de route consiste à mettre en œuvre une cyberattaque qui lui permettra de développer des solutions pour protéger l’ensemble du système informatique.

En somme, les missions du white hat gravitent autour de trois points essentiels :

  • Identification des failles de sécurité
  • La protection des données sensibles
  • La mise en place de scans de vulnérabilité

Le black hat : définition

Les chapeaux noirs ou black hats sont des hackers informatiques utilisant leurs compétences techniques à des fins illégales voire criminelles. Par opposition aux white hats, les black hats sont sollicités par des organisations ou agissent en indépendants dans la perspective de nuire à une entreprise, un groupe ou une personne. Cela peut être à travers l’usurpation d’identité, le blackmailing ou la mise en place de virus ou de logiciels espions. En somme, le terme black hat désigne le pirate mal intentionné aux intentions nuisibles.

L’univers du SEO a d’ailleurs connu la division des black hats et des white hats. Ainsi, les chapeaux blancs ont entrepris les directives de Google tandis que les chapeaux noirs explorent les failles des algorithmes pour se positionner parmi les premiers résultats du moteur de recherche. 

Toutefois, la cybercriminalité est aujourd’hui très encadrée par la législation et peut entraîner une peine de prison lourde pour le condamné. En effet, selon article 323-1 du code pénal, l’accès frauduleux à des données ou à un système automatisé est passible de deux ans d’emprisonnement en plus de 60 000 € d’amende. Une sanction qui fera bien réfléchir les black hats.

Le cas Kevin Mitnick

L’univers informatique a observé depuis sa naissance le passage de plusieurs pirates avec des intentions plus ou moins nocives. Le cas Kevin Mitnick (surnommé « Le Condor ») illustre parfaitement l’exemple du black hat, un hacker informatique accusé de s’être introduit illégalement dans le réseau du Pentagone en 1983 et arrêté en 1987 pour avoir utilisé des numéros de carte de paiement téléphoniques et pour le vol d’un logiciel de la société californienne Santa Cruz Operation.En 1995, Mitnick plaidera coupable pour un total de sept chefs d’accusation pour intrusion de systèmes et vol de logiciels et écopera d’une peine de 5 ans de prison avec un dédommagement de 1,5 million de dollars et de 5 à 10 millions de dollars de frais de procédures.

Le cas kevin poulsen

Kevin Lee Poulsen est un ancien pirate informatique connu sous le pseudonyme « Dark Dante ». Il a été un des premiers hackers accusé d’espionnage aux États-Unis. Les premiers délits du Poulsen ont débuté lorsqu’il avait 17 ans en tentant de s’introduire dans le réseau ARPAnet de l’université de Californie.

Au total, Dark Dante fut chargé de treize chefs d’accusations dont l’intrusion dans la machine de la compagnie Pacific Bell, la recherche de données numériques, la mise sur écoute et surveillance de courriers électroniques et l’intrusion dans un réseau militaire. Il écopera de 4 ans de prison ferme avec un versement de 56 000 $ à l’entreprise Pacific Bell.

Le certified ethical hacker : un métier nécessaire

Avec l’augmentation de la cybercriminalité, le métier de hacker éthique est de plus en plus sollicité. Avec l’expansion des infractions sur les systèmes numériques, certaines entreprises ont préféré investir dans le recrutement d’un hacker éthique afin de protéger leur parc informatique et prévenir ainsi les tentatives de piratage qui pourraient être fatales à la pérennité de l’entreprise. D’ailleurs, les secteurs financiers, informatiques, sanitaires et administratifs sont les premiers à avoir revendiqué le besoin d’un hacker bienveillant dans leurs équipes afin d’assurer une veille permanente de leurs systèmes informatiques.

Dans un autre ordre d’idées, devenir hacker professionnel exige une connaissance approfondie du mode opératoire des systèmes informatiques. Il se doit également d’être créatif, polyvalent, passionné et naturellement très intelligent pour contourner les attaques des cybercriminels. En somme, le hacker éthique professionnel est devenu aujourd’hui un élément essentiel dans toute entreprise consciente de l’importance de la cybersécurité. En marge des hackers éthiques, il existe une catégorie de hackers, appelés hacktivistes, œuvrant entre le légal et l’illégal et utilisant le piratage pour défendre une cause, condamner une organisation ou pour contourner l’opinion publique. Ces pirates sont avant tout des activistes politiques qui se servent de leurs connaissances en transgressant la loi pour critiquer un gouvernement ou une idéologie. 

Qu’ils soient mal intentionnés ou bienveillants, les hackers informatiques sont avant tout des passionnés de technologie. Leurs connaissances de l’architecture informatique leur permettent de détourner tous les obstacles de sécurité et de s’introduire dans les systèmes numériques des entreprises.

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