Recrutement des femmes dans le secteur IT

Recrutement des femmes dans le secteur IT : briser les stéréotypes

Par Souhe Ben Taarit

La question de la diversité fait jusqu’à aujourd’hui débat dans plusieurs secteurs professionnels. Le recrutement des femmes dans le secteur IT a observé, depuis sa naissance, une pénurie importante des talents du deuxième sexe. Entre préjugés, stéréotypes, sexisme et manque d’opportunités, les femmes sont moins conviées au domaine informatique par rapport aux hommes : un constat alarmant, notamment au XXIème siècle. Dans cet article, nous allons revenir sur les principales causes de la pénurie de talents féminins dans le secteur IT, ses conséquences et les solutions mises en place pour pallier cette idéologie patriarcale.

Les femmes et l’IT : l’origine de la rupture

Pour mieux comprendre les conséquences de l’exclusion des femmes de la Tech, il est important de faire un bond dans le temps.

Les débuts de l’informatique

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les débuts des ordinateurs et notamment du codage étaient exclusivement réservés aux femmes. La raison est simple : À cette époque, les personnes recrutées sont pour la plupart des cas des néophytes. Par souci de moyens, les entreprises se sont donc tournées vers un des groupes sociaux les plus économiquement exploités : les femmes. Il y avait également un argument de vente qui revenait toujours de la part de ses entreprises. Celles-ci stipulaient qu’il suffisait d’une femme pour faire fonctionner l’engin. En d’autre termes, si une femme peut manipuler l’ordinateur, tout le monde peut aussi y arriver.

L’exercice du codage a d’ailleurs accentué cette image sexiste de la femme. Autrefois, la manipulation de câbles était souvent comparée aux activités manuelles (couture, tricot, cuisine). Le codage ne constituait donc aucun effort intellectuel et les codeuses sont ainsi réduites à suivre les règles des hommes.

L’émergence du capitalisme industriel a ouvert les portes aux études d’ingénierie. De nombreuses femmes et minorités raciales se sont donc tournés vers le marché de travail lié à la technologie. Les ingénieurs déjà établis ont ainsi mis en place certaines stratégies pour protéger leur statut et conserver la masculinisation de leur activité. Cette entrée féminine dans ce domaine a fait l’effet d’une bombe et il fallait coûte que coûte garder la culture et l’identité masculine du métier.

Les femmes et l’IT : une ségrégation même dans les foyers

Contrairement aux croyances, l’arrivée Personal Computers dans les foyers n’a fait qu’accentuer cet écart entre les filles et les garçons. L’ordinateur familial étant toujours offert au garçon et installé dans sa chambre peut expliquer ce fossé crée entre la femme et l’informatique. Résultat : les hommes sont naturellement exposés à l’informatique dès leur enfance. Et cet écart se poursuivra à l’entrée aux universités d’informatique. Étant en avance sur leur formation, la sélection devient donc rude, et les hommes l’emportent.

Sur le banc des écoles d’informatique

Les discriminations de genre sont expérimentées dès les années d’université. Une étude a démontré que plus de 65 % des femmes affirment avoir fait l’objet de comportements sexistes dans le cadre de leur cursus académique dans les écoles d’informatique.  D’ailleurs certaines femmes disent avoir eu des commentaires sexistes de la part de leurs enseignants.

Résultat des faits, la marginalisation des femmes s’est poursuivie jusqu’à l’université et s’est même développée durant les périodes d’embauche.

L’entrée au monde du travail : un combat constant pour les femmes

Les clichés de genre se sont poursuivis même dans le monde du travail. Le recrutement des femmes et la recherche d’emploi s’est révélé très difficile pour les femmes. En effet, 49 % des spécialistes de la Tech sont en recherche vaine d’emploi contre 32 % d’hommes. Conscientes de l’évolution des besoins, plus de 60 % des femmes affirment avoir suivi des formations permettant de développer leurs compétences pour évoluer vers des postes à responsabilités.

Ce clivage est d’ailleurs observé partout dans le globe. Une enquête réalisée sur des étudiants et des cadres supérieurs aux États-Unis a démontré que la proportion des femmes travaillant dans le secteur technologique est plus faible (32 %) qu’en 1984 (35 %). Plus encore, les femmes occupent 16 % des postes d’ingénieurs et 27 % des postes informatiques, des chiffres alarmants malgré les mesures établies pour pallier ce déficit.

Une autre étude a également démontré que les femmes abandonnent plus rapidement les postes de technologies avant l’âge de 35 ans. Dans un autre ordre d’idées, la rémunération joue également un rôle important dans le recrutement des femmes dans le domaine IT. On estime que le salaire moyen des femmes est 16 % inférieur à celui des hommes. Le constat est alarmant, un des secteurs les plus dynamiques est aujourd’hui déserté par les femmes. S’ajoute à cela la sécurité de l’emploi dû à la pression de la maternité.

Absence de parité dans l’IT : conséquences

L’absence d’inclusion des femmes dans les domaines IT a eu des conséquences alarmantes tant sur le plan individuel que sociétal. En effet, l’aggravation des discriminations de genre ont engendré plus de difficultés qui ont eu un réel impact sur les femmes : entre syndrome de l’imposteur, perte d’estime de soi, dévalorisation financière et pression sociale, les femmes sont souvent la cible idéale en matière de ségrégation.

Les domaines de recrutement de femmes

Avec la masculinité du secteur IT, certaines branches sont aujourd’hui dominées par des hommes. En effet, les femmes sont sous-représentées dans les métiers de la cybersécurité et l’IA avec un taux d’à peine 12 %, idem pour les métiers d’administrateurs système et DBA. D’autre part, les métiers liés à la rédaction web, au développement et à la communication digitale sont les plus représentatifs des salariées.

Discrimination de genre : quelles solutions envisager ?

Face aux plaintes liées à la discrimination du genre, une réappropriation féministe des technologies numériques est en marche pour palier à cette vision patriarcale qui alimente le domaine informatique. Dans son livre « les oubliées du numérique », Isabelle Collet revient plus en détail sur les possibles raisons qui expliquent la privation du secteur de l’informatique « de la moitié de ses talents ».

Malgré les stéréotypes véhiculés depuis l’enfance, la féminisation des métiers de l’IT est aujourd’hui en marche et observe une nette amélioration. Les professionnels disposant d’une expérience de 3 ans sont majoritairement des femmes (21 % contre 9 % d’hommes).Pour déconstruire les préjugés et rendre les secteurs IT plus attractifs pour les femmes, il est important de donner accès à l’informatique dès le plus jeune âge. Valoriser les rôles-modèles et mettre en avant des parcours de carrière au féminin permet également d’inspirer des jeunes filles. Sur le plan opérationnel, la sensibilisation sur les comportements sexistes et les sanctions des agressions est essentielle pour tourner la page sur les discriminations de genre. S’ajoute à cela la nécessité de concrétiser l’égalité salariale et de réduire toute la pression autour de la maternité.

Malgré les efforts, le recrutement des femmes dans le secteur IT subit encore des discriminations. Avec la pénurie de talents qu’observe les entreprises, il serait plus judicieux de reconsidérer la place des femmes dans le secteur IT. Un rapport de McKinsey a démontré que les entreprises inclusives se sont avérées être plus performantes, et avec des collaborateurs plus engagés.

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